Comment faire face, dans la mission, à la mauvaise foi de nos interlocuteurs ou à l’évidence de nos limites ? En surmontant la colère contre nous-même et contre les autres.
Je me souviens avec émotion de l’état dans lequel j’étais juste après ma conversion à l’adolescence. Ma vie, jusqu’alors si ordinaire, si pleine de complexes, était complètement transformée puisque Jésus s’intéressait à moi. J’ai eu la grâce, en effet, quand j’avais 15 ans, d’expérimenter l’amour du Christ d’une manière presque charnelle, et cela a tout changé. Moi, le fils de petits commerçants agnostiques, je me suis mis à courir tous les rassemblements chrétiens du Sud-Ouest, à m’offrir des chaussures bateau et à prêcher la bonne parole à tout mon entourage. J’avais l’impression qu’il fallait que je me fasse accepter par l’Église d’une part, mais aussi par le Seigneur. Il s’intéressait à moi, il fallait donc que je mérite son Amour, que je renvoie l’ascenseur pour toutes les belles choses que j’expérimentais
depuis quelques mois. Et pour cela, je voulais être un missionnaire qui fasse du chiffre, qui rapporte à son patron…