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Tribune

Michel Gitton

2 janvier 2023

Alors que l’Eglise voit revenir à Dieu son 265ème Pape, le père Michel Giton, auteur notamment d’Initiation à la liturgie romaine préfacé par le cardinal Ratzinger, rappelle de quelle façon Benoit XVI était un Pape missionnaire.

Il nous a quittés, celui qui était pour nous tout à la fois un père, un maître et quelque chose de plus encore qui tenait du grand frère nous initiant à sa démarche. Nous l’avons aimé, nous l’avons admiré, nous avons goûté sa clarté, sa sérénité, son exigence. Nous avons souffert de le voir méconnu, calomnié, vilipendé, desservi par ses plus proches.

Mais nous savions bien que nous ne pouvions le garder toujours et sa courageuse décision de se démettre du souverain pontificat, en nous surprenant, nous a obligés à regarder l’avenir en intégrant son œuvre dans la suite de la tradition de l’Eglise qui, commencée il y a deux mille ans, continuera après lui. Les dernières années qu’il a vécues et où il a continué à jouer sa note discrète à côté du pape François, lui ont permis de nous armer pour la suite, en soulignant quelques points forts : la foi et la raison, la continuité de l’enseignement de l’Eglise, le sacerdoce.

 

La mission par le dialogue

Dans le concert des éloges et des rétrospectives, la revue Mission ne peut manquer de joindre sa voix et de saluer celui qui non seulement l’a encouragée, mais vraiment lancée par des paroles fortes. L’évangélisation aujourd’hui n’est pas pensable sans l’enseignement du saint pape Jean Paul II. Mais on ne dira jamais assez que cet enseignement est le fruit d’un dialogue permanent entre Karol et celui qui était à l’époque Josef Ratzinger. Celui-ci, une fois devenu pape, a continué à baliser la route de ceux qui dans ce début de 21e siècle se risquent à partager la foi. Son insistance sur la « continuité » de l’enseignement de l’Eglise dans laquelle s’inscrit Vatican II n’avait rien de passéiste. Il savait qu’il fallait rejoindre les préoccupations des hommes d’aujourd’hui, mais il n’a cessé de rappeler que l’on n’adapte pas  la christianisme au goût du jour pour le faire passer, la foi a sa logique profonde qu’il faut découvrir, mais ensuite sa richesse est telle qu’elle a de quoi éclairer d’un jour nouveau toutes les situations, celles d’aujourd’hui comme celles d’hier. Et là est le travail de l’évangélisateur.

Pour cela, Benoit XVI a sans cesse insisté sur la nécessité de la raison, qui n’est pas l’antithèse de la foi, mais son plus précieux allié. Il a montré que, dans le monde antique, les chrétiens ont choisi le dialogue avec la pensée philosophique et que c’est ainsi qu’ils ont gagné les élites et finalement la société toute entière. Aujourd’hui la raison est en péril, le désintérêt pour la vérité, le soupçon jeté sur la place de l’homme dans l’univers, tout cela amène à une pensée où chaque identité se referme sur elle-même et refuse l’universel.

C’est au dialogue qu’il nous a engagés, car l’évangélisation n’est pas seulement le partage d’une expérience, mais aussi une parole de salut. Discrètement et avec nuances, comme toujours chez lui, il a mis en cause le postulat indéfiniment répété qu’il ne faut pas chercher à convaincre, que la parole ne sert de rien, car seul le « témoignage de vie » aurait un effet sur ceux qui ne croient pas. Certes il est nécessaire de ne pas démentir sa foi par son comportement dans la vie de tous les jours ; mais comment ceux du dehors devineront-ils qui est vraiment le Christ si personne ne leur en parle ? Comme le dit saint Paul : « qui croira, s’il n’a d’abord entendu ? » (Romains 10,14).

Que Benoit XVI, après avec guidé l’Eglise par sa parole et conforté par son exemple, nous aide maintenant de sa prière à poursuivre notre tâche et à mettre le feu sur la terre !

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