La paroisse n’est pas la fixation géographique et administrative qui ferait suite à la créativité des temps apostoliques. Elle est issue de la dynamique puissante décrite dans les Actes des Apôtres. La croissance est dans son ADN depuis les origines. Le point avec le père Henri de l’Eprevier, curé de la paroisse Sainte-Anne de la Butte-aux- Cailles à Paris et membre de la communauté Aïn Karem.
Avant que Paul et Barnabé ne partent en mission en terre païenne, saint Luc offre un résumé de la vie de la communauté chrétienne à Jérusalem : « La parole de Dieu croissait et se multipliait » (Ac 12, 24). En général, on parle de croissance et de multiplication au sujet d’une communauté. Il n’est pas habituel que ce soit au sujet d’une parole. Un autre sommaire semble nous donner un commencement d’explication : en 6, 7, saint Luc rapporte que « la parole de Dieu croissait et le nombre des disciples se multipliait ». Ainsi, la multiplication de la parole se traduit dans la croissance de la communauté. Mais la formulation de saint Luc doit être reçue pour elle-même. La Parole de Dieu porte en elle un dynamisme propre (cf. Lc 8, 8-15), qui la pousse à se répandre. C’est une parole de salut, de bénédiction et de vie.