Des foyers peu ordinaires, des familles missionnaires : les couples ont reçu la charge de la mission, comme tous les autres. Ils sont aujourd’hui nombreux à témoigner ensemble de leur foi en Jésus Christ. Du Togo au village de Jossigny, en passant par le delta du Komo, Niort ou le XIIIe arrondissement de Paris, les Kouvahe n’ont pas peur de voyager. Et à vrai dire, ils n’ont pas peur de grand-chose. Sauf de ne pas annoncer l’Évangile.
Crossover noir, jantes chromées, modèle à la fois ville et sport. C’est dans une voiture rutilante que Vincent Kouvahe vient me cher- cher à la gare (« Grâce à Dieu », répond-il sobrement à mon exclamation admirative). Je me rappelle que lorsque je lui avais parlé du reportage il m’avait répondu du tac au tac : « Pas de problème pour témoigner : nous, on roule pour le Christ ! » J’imagine qu’à bord d’un tel bolide ils doivent même faire faire au Seigneur quelques pointes de vitesse.
Alors que nous traversons la campagne sous le soleil éclatant de ce dimanche matin, je jette un coup d’œil au paysage. À une heure de route à l’est de Paris, la région s’est entièrement reconstruite autour de Disneyland. Depuis que la compagnie de Mickey s’est installée au début des années quatre- vingt-dix, elle n’a cessé de goudronner, bétonner, urbaniser. Le complexe touristique en lui-même fait 22,30 km2 ; le RER A a été prolongé et une gare de TGV établie spécialement. C’est une des régions de France où ce que les géographes nomment « le mitage urbain » se fait le plus sentir.